La Grèce victime de l’acharnement thérapeutique

Le rapatriement massif des réserves d’or récemment opéré par les autorités allemandes est à l’image de leur pensée économique, si toutefois on peut l’appeler ainsi. Manifestation exemplaire de la politique de repli et de rétention, elle est sur le fond de même nature que celle de Donald Trump, le reflet d’une époque de forte incertitude et d’instabilité à laquelle toutes deux contribuent.

Comment va le monde aujourd’hui ?

La taxation américaine de l’acier et de l’aluminium doit prendre effet le 1er mai prochain au terme de sa période de suspension. Ce qui laisse très peu de temps pour négocier à Emmanuel Macron – à qui le grand jeu est réservé à Washington au début de la semaine prochaine par Donald Trump, à titre de réciprocité – et à Angela Merkel qui va lui succéder. La Chancelière a comme mission supplémentaire d’obtenir l’arrêt des mesures visant la Russie, qui est aussi sous le feu du président américain, afin d’y protéger les exportations allemandes.

Il faut deux ailes pour voler

Les deux compères n’y parviennent pas. Diminuée, Angela Merkel privilégie la résolution de ses problèmes internes, forçant Emmanuel Macron à abandonner ses ambitions.

La chancelière se contente de proposer d’élargir l’Eurogroupe aux ministres de l’économie, lorsqu’ils sont distincts de ceux des finances. Avec pour mission de veiller à la compétitivité de la zone Euro et à la cohésion de ses membres. Ce que recouvrent ces notions représentant dans son esprit la promotion du modèle allemand.

Emmanuel Macron condamné à jouer petit

À ce stade, que reste-t-il d’autre à Angela Merkel et Emmanuel Macron qu’à habiller leurs désaccords afin de faire bonne figure lors du prochain sommet de juin ? Sous la pression de son parti, la chancelière voit sa marge de manœuvre singulièrement se réduire. Dans la perspective des élections européennes de mai 2019, leur feuille de route s’annonce de la dimension d’une feuille de vigne. Le moteur franco-allemand a calé, l’Allemagne a imposé sa politique européenne de rétention. Le président français en est pour ses frais, il ne lui reste plus que le verbe.

Emmanuel Macron, un président de et pour l’ancien monde

Par Jean-Michel Servet

La différence de générations entre le président français, 40 ans, et les deux journalistes qui l’ont interpelé pendant plus de deux heures trente le 15 avril dernier, Jean-Jacques Bourdin, 69 ans, et Edwy Plenel, 65 ans, aurait pu laisser penser qu’Emmanuel Macron incarnerait la jeunesse et ses deux interviewers l’ancien monde. Il n’en a rien été. Non seulement parce que le président portait cravate et les deux journalistes pas ; parce que ceux-ci n’ont jamais désigné le chef de l’État par son titre protocolaire ; ou encore parce que les symboles des drapeaux français et européen avaient … Lire la suite

DE L'ACCESSOIRE, MACRON VEUT TOUT ESSAYER ! par François Leclerc

Billet invité.

« Je n’ai pas de lignes rouges, seulement des horizons » a proclamé hier Emmanuel Macron faisant fi de sa modestie. Se gardant de n’en franchir aucune, il prend toutefois le risque que ses horizons restent inatteignables. Tout à son entreprise de communication, il fait preuve de frénésie avec ses multiples annonces, cherchant à remplir ainsi la vacuité de sa stratégie sans rien régler.